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Le football belge présente un nouveau contrat social entre le football et la société

La Pro League, Voetbal Vlaanderen, l'ACFF et l’Union belge de football présentent un nouveau contrat social entre le football, la société et la politique à l'approche des élections. Avec des recommandations concrètes pour cinq défis concrets, nous visons à développer le sport le plus populaire du pays.

Le football belge compte près de 5 millions de supporters, mais l'impact de ce sport va bien au-delà. Il ne favorise pas uniquement le développement physique et mental d’environ 565 000 footballeurs dans notre pays, indépendamment de leur âge, de leur genre, de leur niveau professionnel ou amateur. Plus de 300 projets sociaux locaux aident 100 000 personnes vulnérables chaque année. Notre football apporte une contribution économique positive de 3,5 milliards d'euros par an, dont 1,2 milliard d'euros via le football professionnel et 2,3 milliards d'euros via le football amateur et le football de jeunes.

Mais la famille du football veut faire encore plus au cours des 5 prochaines années en termes d'inclusion, de bien-être et de durabilité. Ainsi, nous voulons toucher au moins 250 000 personnes vulnérables grâce à nos projets sociaux, et encourager 85 000 filles à jouer au football. Au cours des 5 prochaines années, les clubs professionnels s'engagent à investir au moins 50 millions d'euros dans le développement du football des jeunes, du football féminin et du handifoot. 

Afin d’accroître son impact social positif, la famille du football ne demande pas d'argent aux autorités. Mais une concertation annuelle visant à rendre notre football plus fort. La Pro League, l'Union belge de football, Voetbal Vlaanderen et l'ACFF unissent leurs forces pour la première fois et mettent en avant cinq défis concrets et propositions politiques dans leur nouveau contrat social :

  1. Encourager les investissements dans nos infrastructures ; 

  2. Créer un climat propice à la motivation des bénévoles ; 

  3. Mettre en place une culture forte en matière de sécurité ; 

  4. Mettre un frein au piratage numérique ; 

  5. Élaborer des politiques stables pour maintenir notre compétitivité internationale. 

Le nouveau contrat social est basé sur des chiffres objectifs et sur les analyses de Deloitte. En s'appuyant sur les cinq piliers, la famille du football présente diverses propositions politiques aux différents niveaux politiques. La présentation d'aujourd'hui est une main tendue aux partis politiques pour travailler ensemble après les élections. Un football fort contribue à une société forte.

  1. Infrastructures et permis

Dans le football amateur et des jeunes, 60 % des infrastructures ont plus de vingt ans. Les listes d'attente sont longues et 70 % des clubs indiquent qu'ils pourraient accueillir beaucoup plus d'enfants s'ils disposaient de meilleures infrastructures. 

La Belgique est à la traîne lorsqu'il s'agit d'investissements dans les infrastructures sportives professionnelles destinées à des groupes cibles multiples. Au cours de la période 2011-2016, les Pays-Bas ont investi 225,4 millions d'euros de fonds publics, la France pas moins de 1,9 milliard d'euros. En outre, on constate que les stades belges sont en moyenne 30 % plus anciens que les stades étrangers. Il est également difficile de construire un nouveau stade en Belgique. Les procédures d'autorisation sont en moyenne 40 % plus longues que dans nos pays voisins. En Flandre et en Wallonie, il faut compter environ 3,5 ans, et à Bruxelles, plus de 5 ans. Ce long délai pour toutes sortes de projets de construction a entraîné une perte de revenus fiscaux estimée à 3,2 milliards d'euros en 2021. 

Le football amateur demande donc plus d'espace pour des infrastructures modernes afin que nos clubs puissent retirer plus d'enfants de la liste d'attente. Le football professionnel demande des infrastructures favorisant la mobilité, des procédures plus simples et transparentes et davantage de moyens pour les services qui doivent traiter ces permis, tels que le Conseil des litiges relatifs aux permis en Flandre (Raad voor Vergunningsbetwistingen), le Conseil d'État et autres. Ainsi, toute personne qui a des projets de construction - du propriétaire au club de football - obtient une réponse plus rapide. 

"La Belgique est hautement considérée en tant que pays de football, avec nos Diables Rouges comme vitrine la plus célèbre. Nous sommes notamment loués pour la formation des jeunes et des entraîneurs, et nous pouvons en être fiers. Toutefois, en termes d'infrastructures - et en particulier nos stades - nous sommes l'un des plus mauvais élèves de la classe. Pour la Coupe du monde de football féminin que nous espérons organiser en 2027, nous sommes trop tard et devrons compter sur les Pays-Bas et l'Allemagne pour les plus belles affiches. Mais si nous voulons grandir avec le football international et faire passer l'expérience des supporters à un niveau supérieur, nous devons tous nous retrousser  les manches dans les années à venir en ce qui concerne les infrastructures. Mais ne nous contentons pas de construire des stades plus beaux, plus grands et plus sûrs pour le football professionnel, construisons aussi des infrastructures pour les jeunes et les joueurs amateurs. C'est ainsi que nous bâtirons l'avenir du football belge", déclare Piet Vandendriessche, CEO de l’URBSFA.

  1. Bénévoles

Dans le football des jeunes et amateur, plus de 80 000 bénévoles sont actuellement actifs (56 000 chez Voetbal Vlaanderen, 23 714 chez l'ACFF). Ils assurent le fonctionnement du football et veillent à ce qu'environ 500 000 matchs par saison soient joués, que la pelouse soit en bon état, que les maillots soient lavés et que la buvette soit ouverte. Des chiffres récents montrent que 91 % des clubs de football ont besoin de nouveaux bénévoles pour permettre un bon fonctionnement, tandis que 85 % des clubs déclarent également que la charge administrative a fortement augmenté. Selon Voetbal Vlaanderen et l'ACFF, il est urgent que les autorités soutiennent davantage les clubs sur le plan administratif et organisationnel. Ils souhaitent également un statut spécifique et facilement accessible pour indemniser les entraîneurs, les coordinateurs de jeunes et les bénévoles dans le secteur du sport.

"Aujourd’hui, nos enfants sont encadrés par des personnes déléguées par la commune lorsqu' ils se rendent à la bibliothèque ou à la ludothèque. Cela veut donc dire qu’il y a du soutien public mis en place afin d’offrir un service optimal au sein de ces structures. Lorsque nous déposons nos enfants au club de football, les activités (entraînements, matches, etc.) sont encadrées à 100% par des bénévoles. Un soutien structurel au niveau organisationnel et administratif permettrait d’offrir un meilleur service et une prise en charge encore plus efficace pour les jeunes joueurs et joueuses pratiquant le football”, affirme Thomas Rodrigues Pereira, COO de l’ACFF.

  1. Sécurité

Des mesures importantes ont déjà été prises au cours de la dernière législature pour rendre les stades plus sûrs. La Pro League et l'Union belge de football agissent plus rapidement, plus fréquemment et plus sévèrement en cas d'infraction depuis l'introduction de la Chambre Nationale des Exclusions Civiles. Cette dernière décide d'une sanction dans les 25 jours, période d'appel comprise. Nous demandons que les autorités et la justice s'engagent également à raccourcir les procédures et, par exemple, à rendre possible la perception immédiate des amendes SAC. Il est également important que les services de police agissent de manière uniforme et que nous convenions d'un cadre clair avec les supporters concernant l'utilisation des engins pyrotechniques.

"Nous voulons agir encore plus rapidement et de façon plus ciblées contre toute forme d'insécurité. Nous voulons nous séparer des 3 % de spectateurs qui provoquent des incidents afin de pouvoir grandir encore plus rapidement avec les vrais fans de football. C'est pour cette raison que nous demandons au prochain gouvernement de travailler à un meilleur statut pour les stewards, à la création d'une base de données avec photos des personnes interdites de stade que les clubs professionnels pourront consulter, et à l'obligation de prouver électroniquement que l'on n'est pas à proximité d'un stade pendant le match lorsqu'on est interdit de stade. Nous demandons également qu'il soit légalement possible d'utiliser la biométrie lors du contrôle d'accès", déclare Lorin Parys, CEO de la Pro League.

  1. Piratage numérique

Les revenus provenant des droits médias constituent un élément vital pour le football en Belgique, lesquels profitent aux clubs professionnels et amateurs. Mais près d'un demi-million de Belges consomment des contenus de façon illégale via des streams piratés. Un tiers des fans de Pro League âgés de 16 à 24 ans utilisent des services de streaming illégaux. La perte annuelle due au piratage numérique dans le domaine du sport est estimée à 134 millions d'euros, ce qui prive également les autorités de 24 millions d'euros de recettes de TVA. Selon la Pro League, il est nécessaire de mettre en place un organisme anti-piratage spécifique au sein du gouvernement fédéral pour lutter contre cet abus. Cet organisme pourrait réunir divers experts afin d'élaborer des politiques en matière de blocage dynamique et/ou en direct.

  1. Une politique stable qui veille à notre compétitivité internationale

Nos clubs réalisent de bons résultats au niveau européen. Nous voulons que cela continue. Les revenus provenant des compétitions européennes profitent à l'ensemble de la pyramide du football, depuis les amateurs et les jeunes jusqu'au football de haut niveau. Au cours de la dernière législature, le football a payé près de 100 millions d'euros d'impôts supplémentaires en raison de la réforme fiscale. Un montant qui passera à près de 200 millions lors de la prochaine législature. Le régime fiscal et social actuel est le seul soutien direct au football professionnel et nous permet de nous situer dans la moyenne européenne en termes de coûts salariaux.

D'autres compétitions contre lesquelles nos clubs doivent rivaliser au niveau européen peuvent se targuer d'un soutien financier considérable pour les infrastructures ou peuvent compter sur une annulation de dettes, par exemple. De plus, le régime actuel garantit l'investissement dans la formation des jeunes et profite indirectement au football amateur. Nous demandons donc un cadre fiscal et social stable visant à perpétuer la compétitivité de notre football durant les années à venir.